L’histoire du téfécé
Saison
2016-2017
Un exercice à deux visages
Au bord du précipice et des lymbes de la Ligue 2 qu'ils se sont refusés de rejoindre, les Violets maintiennent leur dynamique folle de la saison précedente. Invaincus en août face aux poids lourds historiques de l'élite (OM, Bordeaux et ASSE), les hommes de Pascal Dupraz surfent sur une vague scélérate qui renverse tout et porte l'effectif le plus jeune d'Europe (23 ans et 90 jours) jusqu'au podium de la Ligue 1. Le gardien Alban Lafont n'a que 17 ans, Odsonne Édouard devient à 18 ans le plus jeune buteur du club au 21è siècle derrière Rabiot et Sissoko et la moitié de ses rangs a moins de 23 ans à l'image du latéral droit Kelvin Amian qui effectue ses premiers pas professionnels...
Fin septembre, accueillant plusieurs recrues notamment dans la plus pure tradition scandinave du club (Toivonen / Durmaz), cette impressionnante classe biberon garde le cap et n'a finalement perdu qu'à une seule reprise (Bastia, 1-2). Ce bilan, magnifié par la superbe victoire contre le PSG (2-0,) propulse des condamnés à la relégation quelques mois plus tôt vers le prestige du devant de la scène. Une troisième marche du classement qui n'a plus été atteinte depuis octobre 2012 !
Les ogres de l'Hexagone tombent, tour à tour, sur la pelouse de l'Île du Ramier. C'est au tour de la machine infernale monégasque de gripper son rôdage vers son futur titre de Champion de France face à un Tèf' survolté en seconde mi-temps, qui surclasse alors des Asémistes complètement dépassés dans une enceinte en effervescence (3-1).
Sur les traces de son record de buts sur une saison (11), brassard au bras et les responsabilités de leader offensif assumées, le capitaine Martin Braithwaite se mue en parfait avant-centre. Après douze journées, le club accroché aux places européennes (6ème de L1), l'international danois émarge pour sa part à six réalisations personnelles soit (déjà) presque la moitié de son total final.
Le chiffre 6, un synonyme de porte-bonheur en cette saison de transition après plusieurs périodes tumultueuses. Dans une charnière centrale au double mètre, adoubé par le Pitchoun toulousain Issa Diop, son compère défensif Christopher Jullien s'installe lui aussi comme un élément ultra-décisif dans chaque surface de réparation. Deux pièces-maîtresses à l'engagement extrême, un duo de combattants aux neuf clean-sheets dans lequel l'ancien Dijonnais ressort avec la distinction très honorifique de meilleur joueur de la saison élu par les supporters... Pas mal pour ce néophyte de la L1 !
À l'approche du dernier mois de compétition de la phase aller, un grain de sable s'immisce dans la belle mécanique violette. Le fil se casse à domicile avec la réception de l'OL (1-2) puis ensuite en déplacement, où les filets adverses ne tremblent pas. Muet loin de l'ombre d'un Stadium qui continue pourtant de lui sourire (Montpellier, Lorient et Auxerre), le TFC s'enlise dans des voyages vierges de tout pion et empêche la formation haut-garonnaise de viser des objectifs à la hauteur de la qualité de ses troupes !
La perspective d'une nouvelle saison galère évitée, écartée depuis longtemps, le maintien s'est dessiné durablement et en amont des festivités de l'anniversaire des 80 ans du club lors de la réception en avril de Marseille (0-0). Mais la bande à Dupraz, avant-dernière attaque loin de ses bases (9 buts), subit un sérieux coup de mou. Et ce, en dépit de quelques jolis coups d'éclat notamment à domicile au cours de la deuxième partie de saison (Angers, 4-0 / Bastia, 4-1). Un arrêt brusque qui ne prive cependant pas Andy Delort, sa nouvelle recrue hivernale débarquée tout droit du Mexique, de flamber dès les premières acclamations de ses supporters. Trois buts pour ses trois premières apparitions en Violet et une multitude de records d'efficacité vieux de 35 ans qui sont égalés.
Fiers (et forts) de leurs traditions, les Toulousains conservent néanmoins la richesse des fins de championnat à émotions. Tantôt icône, parfois légende, Pantxi Sirieix met un terme à sa carrière au soir d'une 38ème et dernière journée face à un club bourguignon... Tout un symbole ! Au moment de saluer une ultime fois ses héros, le Stadium voit son TFC clôturer sa saison de la même manière qu'il l'a commencée (0-0, DIjon FCO).
Quatrième défense de Ligue 1, treizième sur la globalité de l'exercice, le rideau se referme pour de bon sur l'international basque (221 rencontres de championnat avec le TFC) après 4669 jours d'histoire d'amour en Violet et une dernière standing ovation tellement méritée...