"Le projet du TéFéCé m'a redonné envie de jouer au foot", entretien avec Selen Altunkulak

Dimanche, match face à Longvic à l’extérieur, l’occasion de valider la montée, rien qu’avec un nul. Comment appréhendes-tu cette rencontre ?

Pour moi, c'est un match comme un autre. Je me dis juste que si on gagne, on sera enfin en D2. Mais pour être honnête, la préparation est la même, l'envie est la même, je sais qu'on va aller à Longvic, ramener les 3 points et prendre notre ticket pour la deuxième division !

Le TéFéCé n’a besoin que d’un petit point pour être promu, sachant qu’il restera une dernière journée à jouer contre Clermont. Est-ce que tu as déjà évoqué cette potentielle montée avec le reste du groupe, ou tu préfères prendre match après match, sans pression ?

On ne se met pas de pression. Ça ne sert à rien. Au contraire, cela pourrait nous faire déjouer de trop y penser. On aborde cette rencontre comme un match normal.

Vous restez sur 6 succès de suite en Championnat, comment expliques-tu cette belle fin de saison ?

Je pense que c'est le fruit du travail de tout un groupe, que ce soit des joueuses comme du staff. On travaille tous ensemble depuis août, et là, décrocher notre billet pour la D2, cela viendrait en quelques sortes concrétiser tous nos efforts.

Est-ce que le déclic n’était pas cette victoire face à Grenoble (2-1) le 21 avril dernier finalement ? Si oui, est-ce que ce succès important vous a libéré ?

Oui, cette victoire nous a donné beaucoup de confiance. Je dirai qu'il y a ce match face à Grenoble, mais aussi ce déplacement sur la pelouse de l'AS Cannes (1-3) qui n'a pas été facile. Deux rencontres compliquées, mais on a su ramener les 3 points, donc c'est parfait !

Tu es en pleine bourre avec 27 buts en 20 journées, comment expliques-tu cette formidable saison d’un point de vue personnel ?

C'est incroyable. C'est la première fois de ma vie que je marque autant de buts. Je disais la même chose l'an dernier quand je les enchaînais aussi, mais là, c'est encore mieux. Encore une fois, c'est le travail de tout un groupe. Si les filles ne font pas le boulot à côté et qu'elles ne me donnent pas de bons ballons, je ne pourrais pas marquer, donc c'est un succès collectif. On sait me servir (rires) !

C’est satisfaisant de performer au sein d’une équipe qui elle-même domine le Championnat ?

Oui, bien sûr ! Cela prouve qu'on est une vraie équipe et qu'on est au-dessus des autres clubs du Championnat. Il me semble qu'on possède la meilleure défense et la meilleure attaque cette saison, on est à la 1ère place du classement, donc on est performantes sur tous les points. C'est ultra positif !

Cette saison, tu évolues en attaque, pourtant, ce n’est pas ton poste de prédilection. Raconte-nous ce changement de position qui s’est avéré être un bon coup tactique de la part du coach !

Tout a commencé l'année dernière quand je suis arrivée à Toulouse. De base, je jouais plus bas, voire sur le côté gauche en tant que pistonne. Je n'avais jamais joué dans l'axe, ni même attaquante. Mais au vu de la situation de l'équipe et de son projet de jeu, je me suis retrouvée à jouer devant. J'en suis très contente aujourd'hui !

Tu jouais en défense à Metz notamment, et également plus bas à Rodez, mais toi, où c’est que tu te sens le mieux ? Quelles sont les plus grandes différences entre jouer en attaque et jouer au milieu ou en défense ?

On va dire qu'en attaque, je suis le premier rempart, la première à défendre. Alors qu'en défense, j'étais la dernière à défendre. C'est très différent. En attaque, mon rôle est simple : marquer des buts. Je me sens quand même plus valorisée depuis que je joue sur le front offensif (rires).

Tu expliquais “en avoir eu marre du foot” sur la fin à Rodez, mais depuis ton arrivée au TéFéCé, tu rayonnes chaque week-end. Est-ce que Toulouse n'était pas finalement le challenge idéal pour toi ?

Si, totalement. Toulouse est tombé à pic. Le projet du Club m'a redonné envie de jouer au foot, ce plaisir que j'avais perdu au fil du temps. Je ne me suis jamais sentie aussi épanouie que depuis que j'ai signée au TéFéCé.

La saison dernière, tu as été élue meilleure joueuse de D2, en plus d’avoir été meilleure buteuse, tu es bien partie pour à nouveau remporter ces deux distinctions. Ce sont des objectifs que tu t’étais fixés au début de saison ?

En début de saison, je ne m'étais pas fixé ces objectifs. Dans ma tête, je ne pensais qu'à notre saison collective avec cette envie de monter en D2. La descente nous a fait mal l'an passé. Les distinctions personnelles, c'est du bonus !

La finition, c’est l’une de tes qualités principales. D’où vient cette faculté à se montrer décisive en face des cages, quand on n’a pas été formé à ce poste-là ?

Je ne sais pas (rires) ! On va dire que le but m'attire, et qu'on s'attire mutuellement ! J'ai toujours fait preuve d'adresse devant les buts, alors j'en profite !

La barre des 30 buts paraît atteignable au vu de tes performances récentes, c’est dans un coin de ta tête ?

C'est l'objectif parce que Guillaume Restes m'a promis qu'il m'offrirait son maillot si j'atteignais les 30 buts (rires) ! Mais sinon, le plus important reste le match de ce week-end. Que je joue ou que je ne joue pas, que je marque ou pas, il faut ramener les 3 points.

On souhaite bon courage à Selen Altunkulak et le reste de la D3 Féminine pour le match décisif de ce dimanche face à Longvic ! 💜👊