[Grand Format] L'équipée sauvage
des Pitchouns en Gambardella!

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Publié le 26/06/2015 à 11h59
Modifié le 26/06/2015 à 11h59

Après la victoire des U19 en 32è de finale de Coupe Gambardella (4-0) sur le terrain d'Onet-le-Château, le TFC vous propose de revivre de l'intérieur, comme si vous y étiez, cette journée riche en émotion. Une plongée unique avec la joyeuse bande de potes du Téfécé ! Vous êtes prêts ? En route mauvaise troupe !

Le soleil commence à peine à pointer le bout de son nez sur la Ville rose quand le bus des Pitchouns fait son entrée sur le parking du centre de formation du Toulouse FC. Aujourd'hui, les U19 ont rendez-vous avec les 32è de finale de Coupe Gambardella. Objectif affiché du club cette saison, cette compétition est devenue depuis longtemps un événement incontournable dans la vie d'une école de football de haut-niveau. Après avoir facilement disposé de Nîmes (4-0) en 64è de finale, les jeunes footballeurs toulousains ont hérité d'un tirage a priori clément face à une équipe d'Onet-le-Château qui joue un cran en dessous en championnat. Mais prudence, la Coupe de France étant la spécialiste ultime des histoires de petits qui renversent des montagnes. David contre Goliath, elle connaît ça par cœur !
En route joyeuse troupe !
Après avoir pris leur petit déjeuner tous ensemble, les Pitchouns sortent au compte goutte pour se masser devant le bus, les yeux encore embrumés par une courte nuit de sommeil. « Alors les gars, vous avez la tête dans le..., lance Christian, un bénévole, tout sourire. Pourtant, l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ! » En voilà un bon conseil pour commencer la journée. Mais il n'est pas sûr que celui-ci soit respecté à la lettre. En effet, en plus de leurs sacs de sport, les gamins n'ont pas oublié de prendre leur oreiller avec eux, histoire de mettre à profit les quelques deux heures de route qui sépare Toulouse d'Onet-le-Château. Une fois tout ce beau monde tranquillement installé dans le bus, le même bénévole qui les titillait un peu plus tôt passe dans les rangs pour compter les joueurs. Un peu à la manière d'une maîtresse d'école avant une sortie scolaire, à ceci près que les élèves ne vont pas aller admirer des roches volcaniques ou le musée des vieux fusils, mais disputer l'un des matches de foot les plus importants de la saison. « ...15, 16, 17. C'est bon, ils sont tous là ! », s'exclame-t-il. Heureusement. Ça serait con de faire 100 bornes sur l'autoroute avant de se rendre compte qu'on a oublié le buteur fétiche sur le parking ! Alors que les portes du bus se referment direction l'Aveyron, l'ami Youssef Ben Ali qui passait par-là en profite pour adresser ses encouragements à la joyeuse clique. Lui aussi est passé par cette étape il y a quelques années. Aujourd'hui le voilà en passe de devenir professionnel. Un exemple pour tous les jeunes du centre, une source de motivation supplémentaire également.
En rang par deux et on se donne la main les enfants !
Sur la route, rien à voir en revanche avec le dawa phénoménal qui accompagne chaque sortie scolaire. Le silence est de mise. On a déjà l'impression d'avoir affaire à des pros. Certains font le choix de se mater un petit film sur leur ordi portable ou d'écouter du bon son pour se mettre dans l'ambiance quand d'autres enfin ne résistent pas à l'envie de terminer leur nuit afin d'être au taquet une fois les hostilités lancées. Dans les premiers rangs, le staff oscille entre concentration et discussion d'agrément. Antho Bancarel et JC Debu se remémorent de vieux souvenirs de foot tandis que le paysage défile sous leurs yeux. Après plus de deux heures de routes, le bus dépose les Violets à l'hôtel. C'est là qu'ils prendront leur déjeuner avant de filer au stade. Bonne nouvelle, il fait toujours aussi beau dans l'Aveyron même si les vestiges de la neige tombée en abondance ces derniers jours ne sont pas encore tout à fait effacés. Tout le monde en profite pour prendre un peu le soleil sur la terrasse entre deux, trois vannes lancées par l'amuseur public numéro un, Zinédine Machach. On y cause jeux vidéo, football et école. Une anecdote parmi d'autres nous a beaucoup fait rire. Zinédine Machach évoque une discussion qu'il a eu avec l'une de ses professeurs: « Je lui ai dit, 'vous avez des yeux bleus-océan pacifique' ! ». Fou rire général dans l'assemblée avant qu'un autre joueur y ajoute sa touche personnelle: « Hé Ziné, c'est où l'océan pacifique ? ». « Euh... c'est par là », répond-il accompagnant la parole d'un vague geste du bras. Nouveaux éclats de rire. Rien ne saurait faire taire les joueurs, si ce n'est le passage d'une jolie jeune fille d'à peu près leur âge. Un ange passe avant de disparaître dans le lointain. Le brouahaha peut reprendre.

La ballade des Violets heureux
Pour quelqu'un qui débarque dans ce groupe, un constat, évident: l'ambiance tant louée par ces jeunes lors de leur passage dans les studios TV du Stadium (pour les tournages de Graine de Pitchouns) n'a rien de fictive. Face à nous, une vraie bande de copains. On comprend mieux pourquoi cette équipe réalise une saison quasi-parfaite pour le moment. Ben oui, même s'il n'est pas obligatoire de bien s'entendre pour bien jouer, faut avouer que ça aide pas mal tout de même ! Avant de passer à table et pour s'ouvrir l'appétit, rien de tel qu'une petite ballade collective. Pendant que les coaches restent à l'hôtel pour préparer la rencontre, c'est Raphaël, un autre bénévole qui a fait le déplacement, qui prend en charge le convoi. Même si le match ne débute que dans quatre heures, les esprits sont déjà tournés vers la confrontation. « Vous pensez qu'il y aura du monde dans les tribunes ? », s'interroge un joueur. Et pour cause: reportée faute de terrain praticable, la rencontre qui devait avoir lieu un dimanche va se jouer en semaine, un mercredi après-midi. « Oui il y aura du monde, c'est les vacances », le rassure Raphaël. Après avoir fait le tour du bled en moins de vingt minutes, retour à l'hôtel et place à la bouffe. Là, rien que du classique. Crudités, pâtes, poulet ou poisson et fromage blanc. Le menu des champions ! A peine le temps de digérer qu'il faut déjà prendre la route direction le stade Georges Vignes. Les visages rigolards de la matinée ont vite laissé place à des mines fermées. Tout le monde se concentre, la rencontre approche à grands pas. Une fois sur place, les joueurs font leur traditionnel reconnaissance du terrain. Le coach est de la partie et prodigue déjà quelques conseils: « Vous avez vu, le terrain n'est pas très long, mais il est assez large. N'hésitez pas à passer par les ailes. »
Alors que les jeunes prennent des forces, le coach leur lit un texto d'encouragement signé Eminem.
Avant de rentrer aux vestiaires, le groupe pose pour une photo collective qui terminera épinglée sur le compte Instagram du club. Depuis Toulouse, le Community Manager du TFC se charge de faire le lien entre les Pitchouns et leurs supporters en alimentant les réseaux sociaux par quelques photos et un live-tweet du match. Pendant que le public se masse en tribune, les joueurs sont rentrés se changer. Toujours les mêmes gestes, toujours. D'abord la jambe droite, puis la jambe gauche, et puis une gorgée de conseils signés coach Debu: « Bon les gars, on ne doit pas se rater hein. C'est pour nous aujourd'hui. Faites attention, ils vont essayer de vous rentrer dedans, de provoquer, mais faites ce que vous savez faire: jouer ». Pas besoin de long discours, chacun sait peu ou proue ce qu'il a à faire. Pendant que tout ce petit monde se prépare, un contingent du club avec, en tête, Michaël Debève et Teddy Richert, a rejoint le groupe Violets. « Ouh la, attention, vestiaire champêtre ! », lance l'entraîneur des gardiens en installant ses affaires. Et oui, on est loin du confort des infrastructures toulousaines mais c'est aussi cela qui fait le charme de la coupe. A quarante-cinq minutes du coup d'envoi, les Pitchouns partent à l'échauffement. Tandis que les remplaçants font tourner le ballon, les joueurs de champ qui auront la chance de débuter enchaînent les travaux physiques. Plus loin, Richert entraîne les deux gardiens toulousains sous les yeux attentifs des coaches Debu et Bancarel.

Quartier libre après la victoire
Puis vint l'heure H. Devant plus de 600 spectateurs, les joueurs entrent sur la pelouse. Le reste ? Un match globalement bien maîtrisé par le TFC même s'il a fallu attendre le début de seconde période pour assister à l'ouverture du score signée Thomas Delplace. Au final, sans trembler, les Violets s'imposent 4 à 0 face à un adversaire inférieur sur le papier mais qui a joué avec courage et détermination. Au coup de sifflet final, la joie est mesurée. Ce n'est qu'une étape de franchie dans la longue route qui mène vers le Stade de France. Cela n'empêche pas les Toulousains de faire péter un cri de guerre de la victoire et de poser collectivement pour le désormais traditionnel selfie. Après avoir englouti une part de gâteau et descendu un verre de jus de fruit dans le club-house d'Onet-le-Château, l'heure est venue de remonter dans le bus. Satisfait de ses troupes, Jean-Christophe Debu adresse un message à ses ouailles: « Si vous voulez allez manger en ville ce soir, vous avez la permission de 22h. Pas 22h15, pas 22h30, 22h. Pas de passe-droit messieurs ! ». Et oui, même en cas de victoire, il faut rester très pro. Demain, c'est retour à l'entraînement. Ainsi va la vie des Pitchouns du centre de formation.
Allez Sami, t'as gagné, ça vaut bien un petit sourire non ?